top of page

Accroche : Cet arrêt de la Cour de cassation, rendu le 20 mars 2014, porte sur une affaire d'atteinte à la vie privée dans le cadre d'une émission radiophonique satirique.

Faits : Le 4 décembre 2009, lors de sa chronique satirique sur la station de radio RTL, l'imitateur Laurent X a contrefait la voix d'une petite fille et lui a fait tenir des propos imaginaires, notamment en caricaturant son grand-père, Jean-Marie Z, alors président du Front National. Les parents de l'enfant, Mme Z et M. B, ainsi que M. Z, ont assigné en dommages-intérêts Laurent X et la Société pour l'édition radiophonique Ediradio (RTL) pour atteinte à leur vie privée.

Procédure : Les consorts Z ont saisi la cour d'appel de Paris, qui a rejeté leur demande en considérant que les propos litigieux étaient tenus dans le cadre d'un sketch humoristique et caricatural, sans confusion possible avec une émission d'information. La cour d'appel a également estimé que l'utilisation de l'enfant était une façon pour l'humoriste de critiquer Jean-Marie Z, homme politique connu pour ses positions polémiques. Les consorts Z ont alors formé un pourvoi en cassation.

Question de droit : La question posée à la Cour de cassation est de savoir si l'animateur d'une émission radiophonique, même à dessein satirique, peut utiliser la personne d'un enfant et exploiter sa filiation pour lui faire tenir des propos imaginaires et caricaturaux à l'encontre de son grand-père ou de sa mère, sans porter atteinte à leur vie privée.

Décision de la Cour de cassation : La Cour de cassation casse et annule l'arrêt de la cour d'appel de Paris. Elle considère que le droit de chacun au respect de sa vie privée s'oppose à ce que l'animateur utilise la personne de l'enfant et exploite sa filiation pour lui faire tenir des propos imaginaires et caricaturaux à l'encontre de son grand-père ou de sa mère, même dans le cadre d'un sketch humoristique. La Cour de cassation estime que l'enfant était identifiable en raison de la référence à son prénom, à celui de sa mère et à un tic de langage de son grand-père. Elle souligne que le caractère imaginaire de la scène ne justifie pas une telle atteinte à la vie privée de l'enfant et de sa famille.

Portée : Cette décision de la Cour de cassation rappelle que la liberté d'expression ne peut pas être utilisée de manière abusive pour porter atteinte à la vie privée d'autrui, même dans un contexte satirique. Elle souligne l'importance de concilier la liberté de l'information avec le respect de la vie privée de chacun.

Textes visés : Article 9 du code civil, articles 8 et 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Article 9 du code civil, articles 8 et 10 de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

Commentaires

あなたの思いをシェアしませんか一番最初のコメントを書いてみましょう。
bottom of page